Qu'est-ce la méthode Miyawaki? Est-ce qu'une méthode importée du Japon et des zones tropicales est-elle transposable dans nos contrées?
Voici un extrait de texte rédigé par des scientifiques chercheurs en écologie:
Au cœur de nos agglomérations, nous sommes devenus une espèce assiégée, dépendante des énergies fossiles et du béton. Il semble que plus nous y prospérons, plus nous compromettons notre environnement naturel. Comme le dit si justement l’astrophysicien Hubert Reeves :
« Nous menons une guerre contre la nature. Si nous la gagnons, nous sommes perdus. »
Le concept s’est développé au Japon, pays de la sylvothérapie par les bains de forêts, sous l’impulsion du botaniste Akira Miyawaki. Le principe est simple : laisser faire la nature en lui donnant simplement un coup de pouce au démarrage.
Concrètement, il s’agit de restaurer un « écosystème forestier » en plantant de jeunes arbres très serrés (3 au m² en moyenne) et en privilégiant des espèces locales. La technique peut s’appliquer en ville, mais pas que. Ses promoteurs mettent en avant la croissance rapide des arbres et la restauration d’un « écosystème forestier » en quelques années, sans intervention humaine au-delà de la plantation. L’idée est séduisante et la rhétorique évocatrice, mais est-ce la panacée pour autant ?
Oui, une microforêt pousse vite, haut et (presque) sans entretien : c’est un gros avantage. Mais si elle pousse si haut si vite, c’est que les arbres cherchent tous à accéder le plus rapidement possible à la lumière, à l’eau et aux nutriments, avant que leurs voisins n’accaparent ces ressources.
Comme le chantait si bien ce groupe venu du Nord, « The winner takes it all » : premier arrivé, premier servi ! En écologie, on appelle ce phénomène la compétition. C’est naturel, il n’y a pas lieu de s’en offusquer. Mais cela a une conséquence immédiate : c’est l’hécatombe.
Une des rares études menées en Europe sur l’efficacité de la « méthode de Miyawaki » fait état de 61 à 84 % de mortalité des arbres 12 ans après la plantation. Ce n’est pas un problème en soi, cela signifie seulement que toutes les jeunes pousses plantées dans une métropole ne donneront pas, à terme, des arbres. La nuance est de taille.
Au quartier de la Bourgogne plusieurs centaines d'arbres, beaucoup centenaires, sont voués à l'abattage. Tous ces arbres, la flore et la faune seront décimés, à jamais, en quelques coups de pelleteuses.
Pour cette raison VOTEZ NON AU PLQ BOURGOGNE
Extrait THE CONVERSATION Published: February 24, 2021 8.15pm CET sous le titre Méthode Miyawaki : pourquoi les « microforêts » ne sont pas vraiment des forêts
Authors
Bastien Castagneyrol Chercheur en écologie, Inrae
Annabel Porté Chercheure en écologie forestière, Inrae
Christophe Plomion Chercheur en génétique, Inrae
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